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DÉGUSTATION BIELLE 2009 LA CONFRÉRIE DU RHUM

Photo du rédacteur: RHUM HERITAGERHUM HERITAGE

Dernière mise à jour : 29 août 2018


Je ne vais pas vous refaire toute l'histoire du groupe facebook La Confrérie du Rhum, car vous la connaissez sûrement et cela serait une perte de temps, tant les infos sont faciles à trouver sur la toile. Dans cet article nous allons essentiellement nous concentrer sur la dégustation des derniers embouteillages de la marque. Et oui, aujourd'hui nous pouvons clairement dire que la conf' est un groupe de plus de 30000 membres (dont vous faites sûrement parti), mais également une marque, car aujourd'hui ils n'ont pas moins de 13 embouteillages à leur actif et un quatorzième à venir avec la cuvée New Grove. Un single Cask de 2007 en provenance de l'île Maurice, embouteillé à 50°. Sa sortie officielle est prévue le 7 avril 2018 lors de l'évènement tant attendu des passionnés "Le Rhum Fest Paris". Revenons aux Bielle! Prévue en début d'année 2018, la sortie des 4 fûts Bielle sélectionnés par la confrérie, n'ont finalement été proposés au public que le mardi 13 mars 2018.

Les 4 fûts sélectionnés sont des Bielle millésime 2009, embouteillés BDF (Brut de Fût) fin 2017.Ils sont le fruit d'un jus premium issu d’une double distillation colonne puis alambic ayant séjourné 8 ans dans des fûts de chêne sur les terres de Marie-Galante.

Fût 54 - 51.9% 225 bouteilles Fût 101 - 52.3% 246 bouteilles Fût 106 - 52.6% 241 bouteilles Fût 107 - 52.1% 247 bouteilles


DÉGUSTATION

Visuellement les 4 fûts se ressemblent énormément! Une belle couleur miellée avec des reflets dorés pour les fûts 54,101 et 106. Le fût 107 est un léger ton en dessous tirant plus sur le doré avec des reflets dorés. Dès les premières minutes le liquide embaume mon salon et de bonnes odeurs de fruits exotiques m'arrivent dans les narines et dans celles de mon fils trois bon mètres plus loin, posé dans le canapé à jouer à la Nintendo Switch.

J'ai choisi de déguster ces 4 rhums dans l'ordre croissant des fûts, ce qui nous amène à commencer avec le fût 54.

Fût 54:

Les larmes sont nombreuses et redescendent lentement dans le verre, ce qui présage d'un corps plutôt gras. Le nez est assez développé et porte sur les fruits exotiques, la mangue et la papaye mûre. Suivent les fruits à chair avec cette bonne odeur de confiture de pêche. Un petit côté pâtissier me rappelant la crêpe au beurre et au sucre de canne me titille les narines. Le boisé est discret mais présent. En bouche l'attaque est vive et puissante. Le boisé prend plus de place, mais le côté gourmand et fruité que nous avions au nez domine toujours le match avec les agrumes venus en renfort, l'orange et la mandarine en porteur de drapeau. Une fraicheur mentholée vient me tapisser tout le palais. Des notes de thé vert, de pain grillé et de tabac viennent apporter de la complexité au rhum. Une belle amertume et un beau boisé reste en final pour nous plonger au cœur du fût et nous rappeler que 8 années sous les tropiques se sont écoulées avant que cet or liquide ne se retrouve dans mon verre. La longueur en bouche est bien plus que correcte. Cela faisait un moment que je n'étais pas redescendu en dessous des 55° et ce fût 54 m'a clairement séduit.

Fût 101:

Le nez est un peu plus puissant que sur le fût précédent et également un peu plus alcooleux. Il n'y a pourtant que 0,4° qui les sépare. Ce nez est un peu plus sucré et concentré sur les fruits exotiques. La mangue et le litchi apportent sucrosité et fraicheur. Du coup je me retrouve fasse à un nez un peu moins complexe mais un peu plus gourmand que le fût 54. C'est très agréable! Avec le temps ce côté alcooleux se calme et un léger boisé nous transporte au cœur de la forêt tropicale. Petite parenthèse, j'ai dû attendre 10 bonnes minutes avant de continuer ma dégustation tant le fût 54 eut marqué mon palais.

La bouche est clairement différente. Une légère astringence vient me saisir l’intérieur des joues, mais l'impression générale reste gourmande. C'est chaud et boisé, porté sur la boite à cigare. La réglisse vient apporter cette touche d'épice et le coté fruité disparait pour laisser la place à un coté fumé. Ce fût 101 devrait parfaitement se marier avec un bon Cohiba. La finale est beaucoup plus expressive que le fût 54, mais c'est moins long. On y revient pas forcément plus rapidement car le caractère du rhum nous imprègne le cerveau avec force pour que l'on se souvienne de sa puissance et de son boisé que je trouve juste sublime! La finale nous apporte également un petit côté anisé frais et très appréciable.

Fût 106:

Passons maintenant au fût qui avait eu mes faveurs lors de cette première dégustation à l'arrache. Whaouuuu!!! Au niveau du nez je ne m'étais pas trop trompé. Il est pour moi clairement au dessus des deux autres. Pourquoi? Car il combine à merveille les deux précédents. Des fruits exotiques, une touche d'agrumes et des notes de poire! Serait-ce les micros-watts supplémentaires qui apporterait de nouveaux arômes? Au deuxième nez on retrouve des notes de cacao vert. Très expressif, ce nez s'offre à nous en bouquet! L'alcool est très bien intégré et se fait discret. La bouche nous apporte aussi un peu des deux fûts précédents. On nous aurait menti! Le fût 106, serait en réalité un blend du 54 et du 101? LoL! Je suis par contre un peu plus mitigé sur la bouche qu'à ma première dégustation. Car bien que cela soit très agréable et séduisant, après avoir goûté les fûts 54 et 101, je me retrouve avec ce fût 106 un peu plus ouvert que les autres avec une palette aromatique un peu plus large certes, mais également beaucoup moins longue et expressive. On retrouve en bouche des agrumes, des fruits exotiques, des épices avec la réglisse, des notes de coriandre et un coté empyreumatique bien plus prononcé que chez leurs frangins avec de belles notes de tabac, de cacao et de pain toasté limite brulé. La longueur en bouche est plus qu'appréciable.

Il n'y a pas à redire, j'ai gouté jusque là que des bombes aromatiques! Avant de passer au quatrième et dernier fût, j'ai dû attendre une bonne dizaine de minute et nous approchons de l'heure de pur plaisir avant d'entamer la dernière ligne droite.

Fût 107:

Je suis tout de suite surpris par ces notes de fruits rouges (fraises des bois) que je n'attendais pas, mais alors pas du tout à retrouver dans cette dégustation. Ce côté fraises des bois s'accompagne également d'un côté sous-bois, forêt humide où l'on prend plaisir à déambuler entre les chênes, les acacias et les merisiers qui la peuplent. Juste derrière, la prune et les fruits exotiques font leur apparition. La pomme vient balayer ce nez à dominante fruitée. Un peu moins expressif que les autres au début, je pense que c'était un formidable hasard que de le déguster en dernier, car j'eus comme l'impression qu'il demande plus de temps pour s'ouvrir et nous libérer ses arômes les plus gourmands. Les fruits exotiques venant prendre part au combat à la fin du douzième round!

En bouche ça monte progressivement en intensité, passant par un côté moelleux, puis tanique avec cette petite astringence que j'ai ressenti lors de la dégustation du fût 101. En milieu de bouche un côté pimenté très puissant me titille les papilles deux, trois bonnes secondes avant ce retour au calme laissant la place à un côté fruité porté sur les agrumes et ce côté empyreumatique apporté par des notes de pain grillé, de tabac et de pain d'épice.

Il n'y aurait pas un peu de Jamaïcain dans dans cette cuvée? Aussi surprenant que cela puisse paraitre des notes de vernis viennent chahuter tous les protagonistes en milieu de bouche. C'est pour moi le plus atypique et le plus différent des 4 fûts. Une sorte de frère de cœur au sein de cette fratrie!


CONCLUSION

J'ai passé un excellent moment avec ces quatre fûts de Bielle 2009 CDR. Les quatre étaient totalement différents les uns des autres avec chacun leurs avantages.

Je ne peux que souligner l'excellent travail de sélection faite par l'équipe à l'initiative de ces embouteillages. Lors de l'annonce de la sortie de 4 fûts de la même année et de la même distillerie au degré sensiblement proche les uns des autres, je me suis posé la question de l’intérêt! Pourquoi sortir 4 fûts, avec des caractéristiques sur papier si proches si c'est pour qu'au final il n'y ait pas de différence entre eux à la dégustation?

Et bien après les avoir gouté, je peux clairement vous dire qu'ils ont chacun leur charme et méritait clairement d'être embouteillé BDF et single cask.

Si on me demandait vers lequel de ces fûts vont mes faveurs, sans faire l'autruche je vous dirais qu'ils sont tous au top! Alors vous diriez que c'est trop facile comme réponse et que je ne me mouille pas trop! Néanmoins c'est la vérité! Bon alors, pour jouer le jeu jusqu'au bout, si je ne devais en garder qu'une je choisirais le fût 101, pour accompagner un bon cigare!

Concernant le tarif, chaque quille se trouve à 125 euros, soit 500 euros pour les 4.

Peace!

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